La réforme des retraites va aggraver la situation des salarié·es du secteur de l’éducation populaire. Dans un secteur caractérisé par les temps partiels imposés, des carrières incomplètes liées à la précarité et la fluctuation des financements, l’effet du report de l’âge de départ et de l’augmentation du nombre d’annuités sur les salarié·es du secteur sera dramatique, en particulier pour les femmes.
Les congés parentaux qui ne comptent que pour 4 trimestres, les coupures dans nos carrières vont obliger la plupart d’entre nous à aller jusqu’à 67 ans.
La désinformation du gouvernement est inadmissible : les 1200€ brut sont déjà dans la loi Fillon et cette disposition n’est toujours pas appliqué à ce jour. De plus elle ne concerne que les personnes qui auraient une carrière complète avec des salaires au SMIC toute leur carrière. Combattre cette réforme est donc une nécessité absolue pour les salarié·es du secteur.

Mais elle l’est aussi pour l’ensemble de la société.

En effet, si la situation des salarié·es du secteur (branche ECLAT) est dramatique du fait de l’insuffisance des financements publics et de la précarité qui va avec, le report de l’âge de départ va priver le secteur associatif d’une large part de ses bénévoles en bonne santé (plus de 380000, en grande majorité des retraité·es !). Mais aussi les moyens de garde pour beaucoup d’animateurs et d’animatrices qui n’auront pas les moyens de payer un service hors la famille.

À la clé, pour un secteur fragilisé qui connaît déjà une crise de recrutement sans précédent, un effondrement du niveau d’activité qui aura des conséquences dévastatrices, profondes et durables pour la société.
La CGT Educ pop dénonce donc cette mesure doublement délétère pour un secteur qui connaît déjà de graves difficultés !